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Les traditions du thé en Asie
Le thé est aujourd’hui la boisson la plus consommée au monde et on lui accorde de nombreuses vertus. L’histoire du thé est particulièrement ancienne et a connu de nombreux rebondissements. Découvrez l’histoire du thé à travers les siècles.
Le thé est aujourd’hui la boisson la plus consommée au monde et on lui accorde de nombreuses vertus. L’histoire du thé est particulièrement ancienne et a connu de nombreux rebondissements. Découvrez l’histoire du thé à travers les siècles.

Les légendes à l’origine du thé
L’histoire du thé est liée à des légendes locales qui varient selon les pays et les croyances. En Chine, l’utilisation du thé serait apparue en 2737 avant notre ère, lorsque des feuilles seraient tombées dans l’eau chaude de l’Empereur Shennon qu’il avait fait bouillir dans une jarre pour se désaltérer. Il aurait alors apprécié la boisson dont la consommation se serait ainsi généralisée. Une variante de cette légende explique la découverte des bienfaits du thé : l’empereur, ayant testé toutes les plantes de l’univers, aurait ingéré par erreur une plante soporifique alors qu’il se reposait sous un théier. Une feuille de thé s’étant détachée de cet arbre, il l’aurait mâché et en aurait donc découvert les vertus : stimulante ou antidote. Une légende indienne quant à elle attribue l’invention du thé à Bodhidharma, un moine bouddhiste, qui se serait endormi après avoir médité pendant neuf ans devant un mur. À son réveil, il se sentait si coupable qu’il se serait coupé les paupières pour éviter de se rendormir et les aurait jeté au sol, donnant ainsi naissance au théier.
Débuts de la consommation de thé en Chine
Le thé est présent en Chine depuis plusieurs centaines d’années avant J.-C. En effet, vers 200 avant J.-C. des traces de thé ont été retrouvées dans la tombe d’un empereur Han au Tibet. De surcroît, l’emploi des feuilles de théier en infusion est mentionné dans le dictionnaire du chinois ancien appelé Er Ya. A l’origine, le thé était seulement utilisé pour parfumer l’eau que l’on faisait bouillir avant de la boire, cependant la feuille est rapidement appréciée pour ses bienfaits thérapeutiques : elle soulage les fatigues, fortifie la volonté et ranime la vue. Il devient une boisson quotidienne en Chine sous la dynastie des Han de l’Est (25 – 220) et à l’époque des Trois Royaumes (220-280).
Initialement consommé pour ses vertus médicinales, le thé devient une boisson en vogue sous la dynastie Tang (618-907) et son commerce se développe énormément au cours du VIIIe siècle. À l’époque, le thé se consomme sous forme de brique, comme c’est toujours le cas au Tibet. Une fois amolli par la chaleur, il est rôti jusqu’à devenir tendre puis il est pulvérisé. Lorsque l’eau commence à frémir, on y ajoute du sel et lorsqu’elle bout on y verse le thé. Néanmoins, la consommation de thé dépend d’une certaine hiérarchie sociale. Les gens du peuple peuvent l’acheter brut, en feuilles, en poudre ou en briques, la brique étant le format préféré des amateurs. A cette époque, le thé est servi dans des bols en bois.
On considère à l’époque que le meilleur thé vient de Yang Hsien, dans le bas Yangzi Jiang. À la fin du VIIIe siècle, la Cour exige une production annuelle de thé de plus en plus conséquente, qui s’élève rapidement à plusieurs tonnes par an. À la fin du siècle, environ 30 000 personnes sont employées à la production et la préparation du thé pour la Cour. Vers le mois d’avril, les travailleurs du thé se réunissent pour faire des offrandes à la divinité de la montagne. La cueillette est généralement faite par des femmes, souvent très jeunes, qui partent dans la montagne à la levée du soleil et s’arrêtent à midi. Le reste de la journée, les feuilles sont torréfiées, séchées puis mises en poudre et comprimées sous la forme de briques. Le traitement du thé doit être terminé le soir même. Entre les années 760 et 780 de notre ère, Lu Yu rédige le premier ouvrage traitant du thé : Le Classique du thé. Dans ce dernier, il s’attarde sur la plante elle-même, ainsi que des outils nécessaires à la récolte, de la qualité des feuilles, des accessoires indispensables à la préparation, de l’histoire des plantations et de divers buveurs de thé connus.

Sous la dynastie Song
Entre 960 et 1279 le thé est préparé fouetté. Les feuilles sont broyées dans l’objectif obtenir une poudre très fine, que l’on fouette ensuite dans l’eau chaude pour obtenir une mousse abondante. Ce thé est servi dans un grand bol commun à plusieurs convives. Le thé arrive au Japon au début du XIIe siècle grâce au prêtre bouddhiste zen (nom japonais du Chan), Eisai, et ce mode de préparation y est encore pratiqué lors de la cérémonie du thé (chanoyu). Au début du XIIe siècle, l’empereur Hui Zong, surnommé « l’empereur du thé », rédige un essai sur les diverses espèces de thé, dont le thé blanc, qu’il reconnait comme celui étant le plus rare et le plus désirable.
Les jardins de thé impériaux sont au nombre de 46, le plus connu étant le Pei Yuan, et chacun possède ses propres installations. La cueillette est très rigoureuse : le thé est cueilli tôt le matin au début du mois de mars, les cueilleuses travaillent avant l’aube et doivent récolter les feuilles avec les ongles pour ne pas les salir avec la transpiration et la chaleur de leurs doigts. Elles emmènent avec elles des cruches d’eau qui leur permettent de se laver les ongles régulièrement, d’autres ont des seaux d’eau pour rafraîchir les feuilles déjà cueillies. Après l’aube, le thé est classé en cinq groupes de qualité distinctes : petits bourgeons, bourgeons moyens (une feuille par tige), bourgeons pourpres (deux feuilles sur la tige), deux feuilles avec bourgeons et sommets de tige. Les deux premières catégories deviennent le thé du tribut pour la Cour, le reste est vendu sur les marchés.
Sous la dynastie Ming
À partir du début de la dynastie des Ming, en 1368, la Chine inclut le théier à sa campagne de reboisement. En 1391 le premier empereur de la dynastie Ming décide que le thé livré à la Cour ne doit plus être livré sous forme de brique mais bien de feuilles. De plus, cette période est marquée par l’apparition d’un nouveau mode de stockage et d’un nouveau mode de préparation : la boîte et la théière. Le thé est servi dans de petites tasses individuelles destinées à en exhaler l’odeur et la saveur et la présentation des feuilles prend des formes diverses puisque les feuilles de thé peuvent être roulées en boules, en « aiguilles », ingénieusement pliées et liées entre elles pour former des motifs. C’est ce type de thé qui commence à être exporté vers l’Europe par l’intermédiaire des Hollandais.

Début de la consommation en Corée
En Corée, le thé entre dans la vie quotidienne dans la période Silla Unifié (668-935). A l’époque le thé sert d’offrande pour les statues de Bouddha et les plaques commémoratives des esprits des ancêtres et est consommé pour ses vertus médicinales. Au cours de la période Goryeo (918-1232 puis 1270-1392), la Corée découvre un nouvel art du thé : il est raclé sur une brique de thé et mis en poudre juste avant l’utilisation, puis bu dans des grands bols. Cependant, son usage reste réservé à l’aristocratie. Le rituel du thé devient solennel et est réalisé accompagné de musique lors des cérémonies célébrant les dates importantes. Entre 1392 et 1910, le thé n’est plus servi en poudre mais en feuille, cependant il est rapidement remplacé par l’alcool de riz. Les moines, ne pouvant boire d’alcool, continuent à boire du thé cependant un lourd impôt sur le thé est mis en place lors de la disgrâce du bouddhisme. De nos jours, le thé n’est pas consommé au quotidien en Corée car la population préfère les infusions de céréales.
Début de la consommation au Japon
À l’époque de Nara (710-794), le Japon entame une politique d’imitation de la culture chinoise, incluant le thé qui est amené sur l’île grâce aux moines japonais. Vers 1200, le Japon s’initie au thé de l’école Song qui donne le matcha, un thé en poudre d’abord apprécié pour ses propriétés médicinales. Au XVe siècle, les Japonais organisent des concours de dégustation de thé lors desquels on parie des sommes faramineuses sur le meilleur goûteur. Lors de ce concours, des invités doivent discerner le thé produit dans la meilleure région. Ce jeu fait partie des traditions importées de Chine.
